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Par Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Deux âmes dans l’antre des fous (Publibook, 2002) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009), ainsi que du recueil de nouvelles Le langage des oiseaux (Edilivre, 2015). Son site web : www.fredcandian.fr

De Denis Ravel, je connaissais une oeuvre prolifique, ainsi qu’un amour incommensurable pour les personnages féminins ambigus et dangereux, qui subjuguent les hommes aussi radicalement qu’elles ne les détruisent.

Parmi les livres de Denis Ravel évoqués chez L’ami des auteurs, qu’il s’agisse de Mémoire de plume, de La tueuse de Hong Kong ou des Voyageuses temporelles et autres subjugations dans la nuit parisienne, aucun ne fait exception à la règle, du moins en ce qui concerne les romans.   

De Denis Ravel, j’avais pourtant sous-estimé l’inspiration romantique que lui apportent des poètes tourmentés du XIXème siècle tels que Gérard de Nerval ou des romanciers de la même époque tels que Edgar Allan Poe ou Théophile Gautier.

C’est donc chez les maîtres du fantastique que Denis Ravel puise cette énergie subtile que je nomme le réel et qui alimente en secret ce voile d’illusion que je nomme la réalité. Ce réel, seul l’auteur fantastique selon moi peut le capter dans les profondeurs de l’imaginaire et le sublimer dans ses intrigues, afin de laisser entrevoir au lecteur ce qui ne peut être vu, entendu, senti, mais qui est pourtant bel et bien là à chaque instant.

Si ce que j’écris à l’instant évoque quelque chose pour vous, c’est que vous aussi, un jour, vous avez eu accès au filon, à la source enchantée, et que vous avez un jour goûté à l’amère saveur du réel. Si cela n’évoque rien, ce n’est pas grave, la source n’est jamais tarie et peut-être, je vous le souhaite, y goûterez-vous un jour.

Denis Ravel, j’en suis quasiment sûr, y fait régulièrement son bain de minuit. Attention à vous, ça éclabousse.