des nouvelles du groupe facebook L’ami des auteurs : William Bozon
Chaque semaine, L’ami des auteurs relaie une info postée sur le groupe Facebook de L’ami des auteurs, que vous pouvez rejoindre ici. J’ai également créé un groupe pour les amoureux des livres en Aquitaine et Occitanie Amis auteurs, la prochaine info relayée sera peut-être la vôtre, alors à bientôt sur Facebook !
Bonjour à tous et toutes, je vous propose quelques extraits d’incommensurable :
Une voix féminine vint alors interrompre la promenade du couple. Un «Jeunes gens!» les interpella.
Surpris, Louis dirigea son regard perçant en direction de la voix et aperçut une silhouette apparaître à l’angle de la rue. Ils ne l’avaient pas remarquée jusque là. Madison eût un réflexe défensif. Elle serra le bras de Louis et l’entraîna vers la direction opposée. La vielle femme, quelque peu courbée, étala sa grande laideur et son évidente pauvreté au grand jour en se tenant sous le faisceau du réverbère.
Elle s’approcha et vint à leur rencontre :
– Jeunes gens, jeunes gens! La bonne aventura…!
Ils ne répondirent pas et tentèrent de se détourner lorsqu’elle réitéra en agrippant le poignet de Madison.
– La bonne aventura, je peux tout vous dire, amour… Je te dis si vous vous aimerez toute la vie. Argent…, tu veux de l’argent? Je te dis ce que tu veux savoir…, affirma t-elle avec un accent et une voix caverneuse.
Madison marquée au fer rouge par le visage affreux qui se présentait à elle refusa et tenta, sans succès, de dégager la main couverte de bijoux qui la menottait.
– S’il vous plaît, jeunes gens, la pitié ; je vous dis tout pour vingt euros. Pour moi manger, tu comprends? La pitié, je suis une pauvre femme, vieille, je n’ai pas d’argent, la pitié… Pour toi je fais quinze euros, pour toi…
Sous sa repoussante apparence, une once de sincérité se dégageait de la gitane. Posé sur sa poitrine, un imposant crucifix doré finit par toucher le cœur de Madison. Elle se fit violence et fixa la bohémienne. Elle était encore plus laide qu’il n’y paraissait. Sa maigreur, les loques mal odorantes qu’elle portait, son visage défiguré par de nombreuses et profondes rides donnaient la nausée. Les dernières dents qu’elle possédait encore et qui se dévoilaient sous ses lèvres défraîchies étaient envahies par le tartre et étaient couvertes de tâches noires. Tout son être, achevé par des yeux couleurs flammes dont la lueur vive trahissait son âge, lui attribuait toutes les caractéristiques d’une sorcière malfaisante.
Madison céda malgré tout.
Allez un petit dernier pour la route :
A la nuit tombée, la forêt Sarladaise se disait impénétrable.
Elle redevenait hostile à l’homme et l’invitait à regagner le confort de sa chaumière.
Les nombreux hectares qui la composaient en faisaient un atout des plus dissuasifs.
Seul les chemins désormais goudronnés lacéraient sa densité et entachait sa virginité.
Le chant d’un grand duc fit écho sur la vallée. Toute oreille humaine aurait interpréter ce chant nuptial comme une mise en garde amicale.
Et y verrait là, le témoin de la présence d’un des rares univers encore partiellement sauvage.
Une certaine magie ancestrale, gorgée d’histoire, vous y fouette le visage par le biais d’un léger vent du Nord. Comme pour nous rappeler, à nous les hommes, que nous ne sommes plus à notre place et qu’ici s’arrête notre frontière.
Louis avait arrêté son véhicule au bord de la route pour soulager un besoin pressent. De son point de vue, il dominait la vallée. Il observait la cime des arbres qui formaient un océan végétal sous le reflet de la lune. Une légère brume le couvrait ci et là, le chant des grillons et de quelques oiseaux nocturnes s’en élevaient sur un fond de silence aux allures menaçantes.
Il soupira de bonheur et la beauté de cette peinture naturelle stimula son âme
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Merci à tous.
Prenez bien soin de vous.