J’ai lu : Rodolphe Pinard 30, de Khris-Léo
Par Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Deux âmes dans l’antre des fous (Publibook, 2002) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009), ainsi que du recueil de nouvelles Le langage des oiseaux (Edilivre, 2015). Son site web : www.fredcandian.fr
La philosophie de Rodolphe Pinard ne s’embarrasse pas de bienséance, elle ne fait pas de manières. Et pour être un brin caricatural, elle se résume à inventer des prétextes pour mettre des femmes dans son lit.
En même temps, lorsqu’on s’appelle Rodolphe Pinard, il ne faut pas trop en demander, n’est pas Baruch Spinoza qui veut.
Donc, dans ce numéro 30, c’est-à-dire le premier d’une série qui n’existe pas encore puisqu’elle commence au numéro 30 (ne cherchez pas la logique, elle est purement pinardienne), notre philosophe en banlieue, digne d’un péripatéticien, se contente de battre le pavé, parfois en compagnie de son ami Vlad, à la recherche de conquêtes féminines.
Entre deux proies, les camarades dissertent sur l’amour et le sexe, mais surtout le sexe et les moyens de l’obtenir. Et si le maître Rodolphe ne manque pas de pédagogie en la matière, le disciple Vlad apprend vite, surpassant parfois son gourou.
Et ma foi, si toute cette philosophie peut se conclure par un plan à trois, les deux compères ne vont pas se priver de l’opportunité de cultiver leur sagesse.
Bref, vous l’aurez compris, le bédéaste Khris-Léo nous plonge dans sa philosophie de l’Eros, et si le dessin est faussement naïf, le propos ne l’est pas, cette publication est donc à réserver à un lectorat majeur.