J’ai lu : Carla, de Sylvie Grignon, aux éditions des Ateliers de Grandhoux
Par Suzanne Max, auteure avec Alain Benoist du roman jeunesse La fugue de Liann (Edilivre, 2015).
Dans Carla, paru aux éditions de Grandhoux, Sylvie Grignon met en scène une femme qui est un peu chacune de nous.
Le présent de Carla, c’est l’année 2078. Le monde tel que nous le connaissons a pas mal changé, bien sûr, et les humains vivent de plus en plus longtemps. Mais Carla, en piochant un peu au hasard dans les carnets intimes qu’elle a tenus tout au cours de sa longue vie, porte un regard sur cette évolution, en même temps qu’elle revit ses souvenirs, qu’elle se dévoile, avec ses joies et ses peines, ses doutes et ses plaisirs, ses colères et ses rires, ses coups de cœur et ses déceptions. La vie de Carla, c’est l’amour, l’amitié, la trahison, la maladie, le deuil… C’est donc une héroïne qui ressemble à beaucoup de femmes, une héroïne à qui la vie a apporté tout son lot d’épreuves et qui trouve tout de même en elle la force de continuer.
Mais par le contexte même du roman, Sylvie Grignon nous interroge aussi sur notre présent et notre avenir. Que laisserons-nous aux générations futures ? Que sera notre monde dans 50 ans ?
Comme le personnage de Carla, nous sommes des êtres de chair et de sang, d’émotions et de pensées, mais nous sommes aussi citoyens du monde, impliqués dans son devenir. Vers où se dirige-t-il ? Que sommes-nous en train de construire ?
Sans bien sûr dévoiler le cours du XXIème siècle imaginé par Sylvie Grignon dans ce roman de fiction, je me contenterai de souligner combien l’auteur, dans son style clair et fluide, tout en racontant une vie de femme dans son intimité, parvient par de nombreux petits détails à nous interroger plus profondément sur notre monde en devenir. Vision sombre de nos sociétés ou espoir dans notre humaine condition ? A chacun d’en tirer son enseignement.