interview : Laurent Denancy
Laurent Denancy, comment êtes-vous arrivé à l’écriture ?
Un vieux désir… Ado j’écrivais des poèmes, puis vers 24 / 25 ans j’ai arrêté. Je ne lisais pas, l’éducation scolaire m’en avait donné l’horreur (explications de textes)… J’ai découvert la lecture vers 30 ans. Une révélation, du bonheur, du rêve, de l’aventure, du frisson, de l’émotion… Assez vite l’envie d’écrire m’a habité. Vers quarante ans je me suis lancé. J’ai fait 3 / 4 tentatives infructueuses : manque de consistance, manque d’organisation, manque de structure… Début 2015, à 58 ans, je me retrouve au chômage… Je me suis dit « c’est le moment ! ». Au lieu de broyer du noir, broyons des mots et des idées ! Je me suis organisé (thème, plan, fiches personnages, etc.) Mon premier roman « A vos haines très ordinaires » est sorti le 04/03/2016…
A qui s’adressent vos livres ?
Prioritairement à un public majeur qui aime lire une histoire sombre et parfaitement crédible (hélas !). J’ai voulu le dérouter avec une fin inattendue…
Quel est le sujet de votre dernier livre ?
Dans la pinède du Suquet, à proximité de Toulon, un violeur en série étrangle sa troisième jeune victime. Avec l’assistance de la gendarmerie, le commissaire Jean-Marc Tourvin dirige une enquête nauséabonde dans un paisible village du Var où la société réclame sa dose de sensations fortes.
Un véritable kaléidoscope d’horreur dans lequel se confondent médias, monde politique et citoyens. Une atmosphère d’angoisse, de luxure et de dégoût autour des assassinats de jeunes filles devenues de simples faits divers en raison de l’obstination obscure d’un juge d’instruction condescendant ! Les investigations des enquêteurs parviendront-elles à dénouer la tragique énigme qu’ils ont à résoudre ? Un ouvrage réaliste quant aux turpitudes de notre société…
Cherchez-vous à transmettre un message dans votre livre ou vos livres, et si oui, lequel ?
Raconter une histoire doit (pour moi) engendrer de la réflexion. Plusieurs leçons sont à tirer de ce roman : Le jugement que l’on porte sur les autres, les dangers que cela induit, notre façon d’aborder les sujets de la sexualité avec des enfants, notre hypocrisie et ses travers… Dans une histoire particulièrement noire il peut y avoir une fin heureuse et positive.
Je montre aussi des personnages « particuliers » que l’on n’a pas l’habitude de remarquer et qui, pourtant, nous frôlent tous les jours…
Si j’ouvre les yeux de quelques lecteurs sur les nombreux travers de la nature humaine, alors je n’aurai pas fait ça pour rien.
Quelles sont vos influences ou vos sources d’inspiration ?
Pour les faits, je me suis inspiré de l’actualité : les affaires « Marc Dutroux » en Belgique et « d’Outreau » en France m’ont profondément choqué… Pour mes personnages je me suis souvent inspiré du caractère de certaines de mes connaissances, et bien entendu un peu de moi.
Avez-vous un conseil pour les auteurs débutants ?
Écrire c’est avant tout prendre du plaisir. Ce qui semble être une montagne au début devient rapidement une jouissance incroyable ! Lorsque l’on pose le point final de son roman commence une autre bataille : recueillir l’avis de connaissances (pas de proches trop diplomates ou indulgents…) puis, si les voyants sont verts, envisager l’édition qui nous conduit au partage… Il faut être tenace, déterminé, têtu, battant et convaincu. Les rêves n’ont que notre imagination pour frontière…
Avez-vous de nouveaux projets d’écriture ?
Oui, une « suite » est en construction. Une autre enquête criminelle très différente avec la même équipe policière. Je vais entraîner le lecteur dans la découverte du monde des SDF… La découverte d’un homme monstrueux qui est aussi un extraordinaire génie… Faut-il le haïr ou l’admirer ?…
Un dernier mot ?
C’est une belle aventure ! J’ai réussi à « accoucher » … Partager ça avec des « inconnus » est particulier, angoissant par moment mais tellement bon. Les premiers avis des lecteurs sont pour moi extraordinaires. J’en suis totalement heureux …
Maintenant chaque jour est une nouvelle bataille. Je ne suis pas connu… J’ai créé sous mon nom de plume un profil public Facebook (presque 4800 « amis » à ce jour), un autre sur LINKEDIN (+ de 1400 contacts à ce jour), une page Facebook et un site internet. J’ai créé un vidéoclip que j’ai mis en ligne sur You tube. Je contacte des organes de presse, des blogs littéraires, des libraires … Bref, j’essaie de faire vivre mon « bébé » !… Et je n’ai pas dit mon dernier mot !