Edito n°11 : L’été indien
Par Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Deux âmes dans l’antre des fous (Publibook, 2002) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009). Son site web : www.fredcandian.fr
Un peu en manque d’inspiration pour cet édito du mois de Novembre, je relis l’édito du mois dernier, un édito où je réaffirmais la volonté de L’ami des auteurs d’aller de l’avant pour occuper le terrain, les salons et tout l’espace disponible pour aider les petits auteurs à se faire connaître.
Aujourd’hui, je préfère calmer le jeu et profiter des belles couleurs de cet automne qui n’arrive pas vraiment à s’installer. Et comme la fin d’année approche, je commence à faire le bilan, tirant les enseignements de dix mois de travail. Le bilan complet, ce sera certainement pour l’édito de Décembre, mais je peux déjà mesurer certaines avancées.
En créant L’ami des auteurs en Janvier dernier, je n’avais aucune idée du chemin que j’allais parcourir, des gens que j’allais rencontrer en chemin et des opportunités que cela créerait, ou encore des idées et projets qui en jailliraient.
J’en sais un peu plus aujourd’hui, et cela me permet de mieux jauger la viabilité de ce site à long terme, son utilité, son efficacité. La route sera encore longue je le crains et c’est pourquoi il est inutile de jeter toutes ses forces dans la bataille, en pure perte.
Dire « J’arrête tout! » et abandonner L’ami des auteurs au bout d’un an n’aurait aucun sens. C’est sur le long terme que l’arbre donnera des fruits, et sous l’humus recouvert d’un tapis de feuilles mortes, je devine déjà les jeunes pousses qui n’attendent plus que le printemps pour reprendre leur ascension vers le ciel.
Mais il faudra du courage, de la volonté, et il faudra aussi que le tourbillon des idées ne s’arrête jamais. Et les rencontres de qualité faites cette année me laissent penser que d’autres suivront. Bien sûr, il y aura toujours des auteurs qui souhaitent faire cavalier seul, ne voyant L’ami des auteurs que comme une opportunité passagère.
Mais je sais aujourd’hui que les auteurs qui tireront leur épingle du jeu seront ceux qui veillent à la bonne croissance des jeunes pousses, ceux qui veilleront à ce que les fruits mûrissent dans les meilleures conditions.
Les fruits, ce sont bien entendu la toute nouvelle gazette littéraire Ghost in the Cloud, dont le n°2 est sur les rails, ou encore la présence programmée de L’ami des auteurs au salon du livre de Navarrenx, dans les Pyrénées-Atlantiques fin Janvier 2016, c’est aussi l’intérêt que de petits médias locaux portent à mon site.
Certes, mon invitation à la radio toulousaine FMR a tourné court pour raisons techniques, mais mon intervention n’est que partie remise. Et l’invitation en elle-même est déjà un symbole.
Le symbole que malgré les hauts et les bas, le travail porte toujours ses fruits, même si les fruits en question ne sont pas nécessairement ceux que l’on attendait.
C’est donc une surprise à chaque fois, et tant mieux. L’ami des auteurs n’obéit pas à un plan de carrière mais se laisse porter par les vagues de l’aventure. Comme dans un bon film, il y a les scènes d’action, et celles où le héros se repose, fait le point sur les épreuves traversées, sur les connaissances acquises, et prépare son triomphe, sans se demander quels nouveaux dangers il devra affronter. Se préparant à la rudesse de l’hiver, le héros édifie son campement et rassemble du bois mort pour réchauffer ses longues soirées solitaires.
L’ami des auteurs ne va pas entrer en hibernation, mais comme un arbre en automne, va se délester du superflu et profiter des couleurs et de la douceur de l’été indien, avant l’arrivée des premières neiges.