J’ai lu : Divorce sans consentement mutuel, de Dominique Dutilloy aux éditions Edilivre
Par Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Justice (Bénévent, 2005) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009). Son site web : www.fredcandian.fr
Même si cet essai de Dominique Dutilloy date un peu, puisqu’il retrace les événements politiques majeurs en France de 2002 à 2007, son thème principal est plus que jamais d’actualité, comme on a pu le constater avec les toutes récentes élections départementales.
Ce thème, ce divorce sans consentement mutuel, est le divorce entre la population française et sa classe politique. Il se traduit notamment, par le phénomène de l’abstention lors des élections, ou encore par la montée du Front National.
Et c’est bien le coup de massue asséné à la classe politique française le 21 avril 2002 par le vote des Français qui, pour Dominique Dutilloy, amorce cette série de divorces en cascade. Cette date, en effet, est celle du revers cuisant subi par le Parti Socialiste, absent du second tour des élections présidentielles.
Le parallèle avec le résultat des élections départementales de ce week-end est évident.
Les autres grandes dates de ce désaveu correspondent à deux autres scrutins importants, celui du second tour des élections régionales du 27 mars 2004, et le référendum du 29 mai 2005.
Autant dire que de 2002 à aujourd’hui, nos politiciens n’ont tiré aucune leçon de leurs erreurs. le livre de Dominique Dutilloy nous le rappelle, non sans une certaine consternation. Une consternation partagée par une majorité de Français, au demeurant, et qui hélas, n’est pas près de s’inverser tant nos dirigeants semblent plus que jamais déconnectés du réel. ne voulant voir dans les succès du Front National qu’un vote sanction, que l’expression d’un ras-le-bol, d’une détresse.
Nos hommes politiques se remettront-ils en cause pour autant ? Non. Ils persisteront dans leur manque de vision, de souffle et d’ambition. Divorce sans consentement mutuel ne sera hélas sans doute pas le dernier livre à exprimer cette colère et cette désillusion.
Or, le seul parti en France à proposer un changement de cap est le Front National. Et c’est en cela qu’il séduit un nombre grandissant de Français. Ce cap est-il le bon ? Nul ne le sait, mais les Français semblent désormais prêts à se lancer dans une aventure, fût-elle périlleuse, plutôt que de s’enfermer dans l’immobilisme d’une mort lente.
Le parti politique français qui aura un autre cap à proposer, un cap reposant sur autre chose que le manichéisme de vieilles idéologies aussi poussiéreuses que criminelles, reste à inventer. Gageons que dans la marche inexorable de l’histoire, cette force nouvelle qui n’ira ni de gauche, ni de droite, mais simplement de l’avant, verra naturellement le jour dans les années qui viennent afin que la France parvienne sereinement à se tourner vers le futur.
Bonjour Frédéric,
pour ma part j’ai lu la toute première édition de ce livre parue il y a six ans (aux défuntes éditions Veevre, dans la collection « Sans concession »). Le sujet principal de l’ouvrage demeure effectivement d’actualité, aussi je pense que cela mériterait carrément une suite, la situation ne s’étant pas améliorée depuis 2007.
Amicalement,
FV.
Bonjour Frédéric, et merci pour ce commentaire. Le constat, hélas, est partagé par de nombreux français. Seuls les principaux concernés semblent comme toujours, et plus que jamais déconnectés du réel et ne pas comprendre que c’est d’eux qu’il s’agit. Quand on écoute les politiciens, on a toujours l’impression qu’ils attendent que la solution vienne d’ailleurs. Mais ce sont eux qui gouvernent !
Tout a fait d’accord avec ses constats. ceux du livre et ceux des commentaires.
Je note en particulier l’attente d’une force nouvelle « qui n’ira ni de gauche ni de droite mais simplement de l’avant.
Je m’efforce d’y répondre sur mon site sauvonslafranceprofonde.com, et avec mon engagement par une marche de 1800 km de Saint Jacques de Compostelle à Paris cet été.
Merci beaucoup pour ce commentaire, Erwann. Votre initiative m’intéresse beaucoup. Je suis allé faire un tour sur votre site, et j’ai survolé votre projet de constitution ainsi que votre essai. Je me demande s’il ne serait pas possible d’envisager des rencontres sur votre périple, avec des auteurs qui partagent vos idées, par exemple. Je vais y réfléchir. je vous contacte très bientôt par mail pour vous en dire plus.