J’ai lu : A vos haines très ordinaires, de Laurent Denancy
Par Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Deux âmes dans l’antre des fous (Publibook, 2002) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009), ainsi que du recueil de nouvelles Le langage des oiseaux (Edilivre, 2015). Son site web : www.fredcandian.fr
J’ignore si A vos haines très ordinaires, le premier roman de Laurent Denancy, peut être considéré comme un bon polar. Je ne lis pas suffisamment de polars conventionnels pour me faire une idée.
Toujours est-il qu’on rentre très facilement dans ce roman qui capte très vite notre attention, et nous entraîne sur la côte varoise, où la chaleur anime des passions perverses et assassines, et où les crimes les plus abominables se commettent à l’ombre des grands pins.
Confrontée à une inquiétante série de crimes pédophiles, une petite équipe de policiers se bat pour faire éclater la vérité et mettre fin aux visées diaboliques du violeur meurtrier. Comme il se doit, un juge d’instruction autoritaire et colérique leur met d’autant plus la pression que les indices sont minces. Une première piste s’avérera fausse. Le deuxième suspect arrêté, un sculpteur de renom, se montre assez ambigu pour pouvoir porter le chapeau…
Laurent Denancy joue assez habilement avec les travers de ses personnages, même si on se demande, vu la notoriété sulfureuse du sculpteur, pourquoi la police ne s’est pas intéressée à lui un peu plus tôt.
Laurent Denancy fait dans le scabreux, soyez prévenus, et personnellement, je déconseille le livre aux moins de dix-huit ans. Mais l’auteur en fait-il trop ou pas assez en la matière? A vous de juger.
Le suspens est savamment entretenu, j’aurais juste aimé que cela dure un peu plus longtemps et que Laurent Denancy nous perde un peu plus derrière les masques inquiétants qui se fondent dans l’ombre des pins.
Le bémol vient sur la fin. Après l’arrestation du violeur, les derniers chapitres sont-il nécessaires ? Ils permettent à l’un des personnages, et non des moindres, de se positionner en héros. Le mérite-t-il ? Est-ce une ruse de l’auteur pour nous montrer que les lauriers sont parfois décernés sans grand discernement ? La proie ne risque-t-elle pas de devenir le prédateur ? Je n’en dirai pas plus…
Là encore, ce sera au lecteur de se faire une idée.
Quoi qu’il en soit, le polar de Laurent Denancy vous fera passer un agréable moment de frissons, surtout si vous passez vos vacances dans le Sud-Est, mais attention, ouvrez l’œil et le bon car le danger vous guette !
Cet été plus que jamais, surveillez vos arrières et soyez attentif à la menace qui rôde à l’ombre des pins !