interview : Isabelle mercier
Comment êtes-vous arrivée à l’écriture ?
C’est sans conteste la lecture qui m’a amené à l’écriture. Je suis une lectrice éclectique qui n’hésite pas à passer d’un roman sentimental à un polar ou un livre de science-fiction. Le principal étant d’être emporté dans une histoire et des émotions. Adolescente, je me suis lancée en écrivant des journaux intimes, des poèmes, dont un a même été publié dans une revue pour ado dont je suis incapable de me rappeler le nom, puis les études, le travail, l’arrivée des enfants et le manque de confiance en soi aussi ont relégué mes ambitions d’écrivain en arrière-plan.
J’ai toujours gardé ce désir d’écriture comme un rêve inavouable, il m’arrivait de dire à mes amis « quand je serai vieille j’écrirai sur ça ou ça ». Il faut croire que j’ai suffisamment vieilli puisque il y a quatre ans, à un moment ou j’avais besoin de revenir à ce que je suis vraiment et d’accepter la part créative qui est en moi, les mots sont venus tout seul et j’ai écrit un premier roman qui n’a pas retenu l’attention des éditeurs. J’avais déjà en cours Dernières notes, des amis m’ont poussé à retenter ma chance et j’ai eu la grande surprise et la grande joie d’être retenue par les éditions Ed2A et d’être publiée en novembre 2015.
A qui s’adressent vos livres ?
A tous ceux et celles qui aiment lire des romans intimistes, qui cherchent dans la lecture des émotions et qui n’ont pas peur d’être interpellés par ce que vivent les personnages. Beaucoup de mes lecteurs me font part de l’effet miroir de Dernières notes.
Quel est le sujet de votre dernier livre ?
C’est avant tout une histoire de femmes, qui aborde le deuil, la difficulté à être mère et à communiquer. Bérénice et sa fille Laura interviennent à tour de rôle pour raconter la même période de leur vie faisant apparaître leurs incompréhensions, leurs blessures. Tout cela autour d’un absent omniprésent Léo, mari et père décédé deux ans plus tôt, et du piano de Bérénice. La musique n’adoucit pas forcément les mœurs.
Cherchez-vous à transmettre un message dans votre livre, et si oui, lequel ?
Je n’écris pas pour transmettre un message, en tout cas ce n’est pas une question que je me suis posée en écrivant. Je cherche avant tout à transmettre des émotions, des sentiments et à partager cela avec mes lecteurs. Ce sont leurs retours de lecture qui m’ont permis de me rendre compte de la portée émotionnelle de ce que j’avais écrit. J’ai eu des témoignages très émouvants de lectrices sur la difficulté à être mère et la culpabilité que cela entraîne notamment.
Quelles sont vos influences ou vos sources d’inspiration ?
Pour Dernières notes tout est venu d’un rêve, d’une femme en noir cherchant un bracelet et que je voyais devant une tombe. Mon imagination fertile a fait le reste. L’autre source d’inspiration pour ce roman c’est bien sûr le piano et particulièrement les Nocturnes de Chopin. En ce qui concerne mes influences, je crois que tout ce que je lis, vois, écoute, regarde peut m’influencer. Mon métier d’infirmière me met en contact tous les jours avec la souffrance, la maladie, la mort et des personnes cabossées par l’existence, eux aussi influencent à leur façon mon travail d’écriture.
Avez-vous un conseil pour les auteurs débutants ?
Je suis moi-même un auteur débutant ! Ce que je peux dire c’est lancez-vous, vous voulez écrire, faites-le. Racontez vos histoires, faites les lire à des personnes qui n’hésiteront pas à vous dire ce qui ne va pas. Recommencez s’il le faut, il m’arrive de faire deux ou trois versions différentes avant d’arriver au roman définitif. Avant toute chose, faites-vous plaisir et croyez-en vous.
Avez-vous de nouveaux projets d’écriture ?
Je suis en train d’écrire un nouveau roman. Mais il y a encore beaucoup de travail en perspective.
Un dernier mot ?
Les rêves d’enfant se réalisent parfois, il faut juste continuer d’y croire. Ensuite il faut faire vivre ce rêve, le partager. C’est ce que j’essaie de faire en allant à la rencontre des lecteurs dans les séances de dédicaces et en partageant actualités, extraits du roman et extraits musicaux sur la page Facebook consacrée à Dernières notes.
N’hésitez pas à mettre des commentaires sur les sites marchands et sur la page Facebook, likez, partagez pour me donner plus de visibilité.
Les retours très positifs des lecteurs me rendent très heureuse et me donnent une formidable énergie pour mon prochain roman.
Bravo à Isabelle Mercier pour avoir osé ! Bravo pour ce travail d’écriture précis et fluide ! On est prêts à la suivre dans ses futures audaces …
Patrick